lundi 19 mai 2008

La tranchée de trop...

"Lumbago aigu" a dit le médecin. Je rumine dans mon coin. En attaquant la dernière tranchée, je me suis cassé le dos. Douleur du matin sur un mauvais mouvement. On ne veut pas arrêté. On continue toute la journée à travailler comme un âne, à bomber le roc à la baramine. Et au bout du compte, une semaine d'arrêt plié comme un vieux. Je ronge mon frein d'avoir péché par stupidité. Heureusement, encore une fois, la solidarité s'est mise en oeuvre. Le mari d'une de mes collègue de travail est venu me finir la tranchée à la pelle mécanique. Très efficace. Quatre heures plus tard, tout était prêt pour recevoir cette fameuse gaine bleue. Enfin presque car il y a une magnifique veine de roc de 8 mètres de long  qui vient perpendiculaire à la tranchée et qu'il faudra briser pour mettre le tuyau d'eau à -70 cm sous terre. Finalement sur le dernier post, je me suis trompé "il y a aussi du roc dans le bas du terrain!" Comme quoi, il n'y a pas de répit pour les braves ;-)

dimanche 18 mai 2008

Petit à petit, l'oiseau fait son nid.

C'est l'époque. Le nid se monte. Les derniers panneaux d'ossature ont été assemblés. La jonction charpente entre la maison et l'annexe a été mise en place. Les poteaux bois en lamellé-collé (diamètre 8) viennent supporter la casquette avant et la couverture de la terrasse nord. Esthétiquement, ça finit vraiment les toitures et ça donne de la légèreté à l'ensemble. Même nos voisins commencent à nous dire que "finalement, elle n'est pas si mal cette maison". Nous, on la trouve "tip-top"! Ça colle vraiment a ce que l'on imaginait. 

Le chantier est actuellement à l'arrêt. Le fournisseur en bac acier de notre couvreur a eu un problème mécanique. Ce qui nous met de deux semaines dans le vent. L'expérience de l'archi nous sert. Il avait réservé dans l'échéancier de réalisation des espaces tampons; ce qui permet d'encaisser les petits aléas de planning sans changer nos plans. Par contre, on n'est pas à la fête au niveau météorologique. Il pleut des tonnes d'eau (et c'est un normand qui vous le dit!) plombant notre timing VRD. On ne peut pas reprofiler le terrain. Il me reste encore la tranchée d'eau de 35 mètres à faire. Je vais m'y atteler. La corvée sera passée et consolation, je ne devrais pas avoir de roc dans cette partie basse du terrain... 
Un merci tout particulier à la SDEI (syndicat des eaux de ma commune) qui aurait pu faire un repiquage sur la conduite de 32mm qui alimente mon voisin. Ils ont à la place préféré me faire creuser cette tranchée pour que j'aille me brancher sur la canalisation principale à l'autre bout du terrain. Pour info, un repiquage sur une cana de 32mm, c'est techniquement possible (ça se faisait couramment avant) mais ce n'est plus marqué dans le manuel. Et "quand c'est pas marqué, on va pas faire un effort". J'en aurais une autre à vous raconter sur le branchement électrique qui n'est pas mal non plus dans le genre "foireux de service" mais il faut en garder un peu pour la suite...

mardi 13 mai 2008

Haîe ou ne pas être...

Le paradoxe est intéressant: on rêve de liberté et pourtant on attache une attention toute particulière à clôturer son terrain. Se sentir chez soi passe par une matérialisation du lieu ou l'on vit. On a besoin de délimiter son espace par des repères. Est-ce notre côté primitif? Avons nous besoin d'un territoire pour exister?
Mon voisin, ami et agriculteur est arrivé avec deux tracteurs et la masse hydraulique vers 10h00. Charles Ingals tapant à la masse sur ces piquets en bois, c'est fini! Le mythe du fermier musclé est démonté par la mécanisation. A 11h30, on avait planté les piquets, à 12h00, tendu les 65 mètres de grillage. 12h00: pause déjeuner. Reprise 14h00. 17h30 tout était plié et sans une goutte de sueur. Pourtant, il faisait chaud. On s'est même payé le luxe de fabriquer une barrière provisoire. Ici, ils disent :"si quelqu'un a inventé des machines, c'est pour s'en servir et quitte à s'en servir, il faut préférer celles où l'on peut s'asseoir dessus" J'adore le bon sens paysans!

lundi 12 mai 2008

Jusqu'où va la subjectivité de l'auteur?

La subjectivité de l'auteur. Peut-on la contrôler? Doit-on au détriment de l'information laisser parler l'émotion du moment? J'ai eu une discussion intéressante aujourd'hui avec l'archi de notre maison à propos du blog. Pour résumé, il trouve les propos justes mais en inadéquation avec la réalité. Je tomberais donc dans les travers de ce que je critiquais dans un de mes articles (cf. la quatrième dimension). Je ne prends pas assez en compte dans mon analyse la prise en charge personnelle de certains pans du projet, rendant les chiffres que j'annonce (bien que réels) un peu plus attractifs que la réalité veut bien le laisser penser!  Peut-être par humilité? Ou en pensant que ça rendrait mes textes trop ennuyeux? 
Néanmoins, il a sûrement raison de me dire que faire un VRD dans le roc et en hiver n'est pas à la portée de tout le monde. Que les heures passées dans des tranchées au marteau piqueur (150 heures au total), à la pelle (des week-end entiers) n'ont peut-être pas la lourdeur budgétaire d'une entreprise mais le corps doit pouvoir les supporter. Il a également raison d'ajouter qu'un projet sans cette participation active, l'âme d'un bricoleur averti et aidé d'un père qui connaît son affaire serait de l'insouciance. 
Alors "mea culpa" et rectification de style pour les prochains articles où il faudra avoir à l'esprit que les économies sont toujours le revers d'un dur labeur aussi bien physique que psychologique (même si dans l'action, on ne s'en rend pas toujours compte) A la réussite d'une telle entreprise, il faut également rendre crédit à l'équipe (artisans, archi, parents, copains) de jouer le jeu de la passion plus que celui des profits démesurés. Et je pense que j'aurai fait le tour d'une discussion d'un moment qui au détour d'une route aura fait son chemin...

mercredi 7 mai 2008

L'annexe

L'annexe... Une longue histoire et sûrement le plus gros combat de cette maison. Au début, au dire des pros qu'on avait en face de nous, il n'était pas envisageable d'avoir cette annexe et encore moins les terrasses de liaison. "pas assez de sous" nous répétait-on. Notre budget se résumait à la simple expression de l'habitation 132m2 pas un de moins, pas un de plus! Quant au deck, "mais les terrasses ne sont jamais comprises dans les 1500€ au m2 habitable", alors avec nos malheureux "trois euros six sous", on devenait vraiment mal polis. 

Quelle victoire et satisfaction de voir aujourd'hui se poser au côté de sa grande soeur, ce bâtiment qui va être certes livré hors d'eau, hors d'air mais qui aura le mérite d'être existant et aménageable. Il a fallu mettre la main à la pâte (mais on n'avait jamais dit le contraire). On se réserve la pose des lames mais la couverte, la charpente et le solivage des terrasses (104m2) sont faites par les entreprises. Ce qui résume notre action a bien peu de chose finalement pour la même enveloppe budgétaire de 181 352,66€ (chauffage, branchement eau électricité compris) pour 158m2 habitable et 104 m2 de terrasse Comme quoi, quand tout le monde y met un peu du sien, on arrive a quelque chose. Ce n'est pas la morale du jour mais ça porte à méditer!

mardi 6 mai 2008

L'étage

On voit notre projet prendre corps. Les éléments continuent à s'assembler pour former un puzzle prémédité. Tout colle. C'en est presque trop parfait. On voyage entre état d'euphorie et de rêve. Les limites de l'imaginaire ne sont pas loin nous permettant les fantasmes les plus fous. Et on se projette dans cette maison sans toit. Nous nous sommes déjà habituée à sa présence comme si elle avait toujours fait partie de notre quotidien. J'ai l'impression d'avoir vécu dans ces murs. Quelle étrange sensation! On a déjà nos repères, on s'imagine les meubles et surtout la façon de vivre, les moments de détentes... Toutes nos impressions valident nos choix de géométrie. Quelle délectation... Pour le reste, Je laisse les photos écrire la fin de l'article...

dimanche 4 mai 2008

Sur le toit de notre monde

Les murs du rez-de-chaussée sont montés. En fait, ça a commencé fort mais le chantier est déjà en stand-bye. Les ponts font couler de l'encre mais ne font pas avancer notre logis. On ne va toutefois pas se plaindre des grands week-end de mai. Ça a permis à mon père de sceller les regards de l'assainissement et à moi de mettre un peu d'ordre sur le terrain. Au programme, déchèterie et petit bois. Exactement 127 fagots; pas un de plus, pas un de moins. Hé oui, le poêle, ce n'est pas le chauffage central, sauf pour ma femme qui croit encore que le bois se coupe, se fend et arrive tout seul dans le foyer ;-)

Mais j'avais mon petit homme avec moi. Pierrot adore le chantier. "On fait du boulot nous papa" se plaît-il à dire à longueur de journée. Petit mais costaud et quand il s'agit de grimper à l'échelle pour s'approcher des cieux, ce n'est pas le dernier. On s'est payé le luxe d'aller flirter avec les vues de l'étage. Et comme de fait, ce n'est pas mal du tout notre affaire...
Bilan des courses: 3 jours pour monter la dalle et les murs du RdC ainsi que le plancher de l'étage. En théorie, ça reprend demain pour la suite de l'étage. Quant à nous, toujours en théorie, on referme les tranchées à partir de jeudi et on reprofile le terrain. Tout un programme...