mardi 13 mai 2008

Le paradoxe est intéressant: on rêve de liberté et pourtant on attache une attention toute particulière à clôturer son terrain. Se sentir chez soi passe par une matérialisation du lieu ou l'on vit. On a besoin de délimiter son espace par des repères. Est-ce notre côté primitif? Avons nous besoin d'un territoire pour exister?
Mon voisin, ami et agriculteur est arrivé avec deux tracteurs et la masse hydraulique vers 10h00. Charles Ingals tapant à la masse sur ces piquets en bois, c'est fini! Le mythe du fermier musclé est démonté par la mécanisation. A 11h30, on avait planté les piquets, à 12h00, tendu les 65 mètres de grillage. 12h00: pause déjeuner. Reprise 14h00. 17h30 tout était plié et sans une goutte de sueur. Pourtant, il faisait chaud. On s'est même payé le luxe de fabriquer une barrière provisoire. Ici, ils disent :"si quelqu'un a inventé des machines, c'est pour s'en servir et quitte à s'en servir, il faut préférer celles où l'on peut s'asseoir dessus" J'adore le bon sens paysans!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec toi en ce qui concerne le paradoxe aspiration à la liberté/besoin de clôturer un espace. C'est l'absence de limites fantasmée du Monde qui a toujours angoissé les hommes. Ils sentent de petits insectes stupides sous l'infini de la voûté étoilée. Cependant c'est une angoisse sans objet puisque le Monde (celui auquel la pensée rationnelle peut prétendre avoir accès... on peut toujours envisager d'autres mondes au delà des limites de l'Univers... mais nous ne disposerons jamais des moyens de le vérifier) est fini. Bien sûr, on entend par Monde l'Univers qui nous abrite. C'est l'esprit qui rêve ucauchemarde l'infini.
Il y a une autre expliction plus terre à terre sur la nécessité de délimiter un espace : l'instinct de propriété naît avec les sociétés humaines, il s'agit de protéger son clan contre les dangers du dehors. Rousseau a expliqué ça dans "L'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes". Cependant on a pu constater au cours du siècle précédent que le collectivisme n'effaçait pas les inégalités. La propriété collective ne fonctionne que dans quelques tribus isolées...

Anonyme a dit…

Moi j'aimais bien les Ingalls; j'aurais bien vu Lucie, Sonia et Pierre dévalant la colline... Mais une clôture s'est mieux pour ne pas atterrir sur la route.
Commentaire très terre à terre mais...
Vos travaux avancent à grands pas, cela fait plaisir d'avoir de vos nouvelles si souvent et de voir votre petit nid douillet se former brindilles après brindilles.
A très bientôt les amis
Marie