dimanche 16 mars 2008

On aurait préféré le tout à l'égout...

Comme d’habitude ça n’a pas été simple. On devait mettre en place le filtre (1) le week-end dernier. Dans la nuit du vendredi au samedi, gastro terrible (je vous passe les détails mais un cas d’école) Samedi pas le choix. Il faut aller sur le terrain ; le télescopique loué attend. Temps foireux : crachin Normand et température a ne pas mettre le nez dehors. Je commence l’ouvrage. Tout à coup, ça se met à fuir l’huile de partout. Bilan : rupture de l’hydraulique. L’engin reste sur place. Impossible de le déplacer et la boite à laquelle on l’a louée est fermée le week-end. Il est 9h00. On plie les gaules et je vais me coucher. Maladie et dégoût se mêlent. Ce jour-là, je vais dormir 11h00 de suite. Et le lendemain aussi. Et le surlendemain également. Je reprends mes forces en fin de semaine.

(1) un filtre à sable non drainé: késako?

C'est en fait un dispositif de couches successives de matériaux permettant de filtrer les eaux qui sortent de la fosse septique. Elles sont canalisées dans des drains, descendent successivement dans des couches superposées de gravier (20 cm) puis de sable (70 cm) pour terminer théoriquement claires. Le volume de ce filtre est plus ou moins grand suivant le nombre d'habitants dans la maison. Ici, il fait 22,5 m3 (sans compter la terre végétale mise au dessus)

Si vous suivez encore, nous sommes vendredi soir (14 mars). Le télescopique est là. Une impression de déjà-vu. Et une idée fixe me taraude l’esprit : « Que va t’il se passer cette fois ? » Je n’ai pas besoin d’attendre. Une perturbation est annoncée pour samedi après-midi. S’il pleut, le terrain devient impraticable. J’aurai loué la machine pour rien. Pire encore ; les matériaux livrés pour faire le filtre resteront dans le passage et empêcheront le charpentier de commencer. Une course contre la montre commence. Nous attaquons le chantier le soir même et remplissons les 36 tonnes de sable. On tire. On met de niveau. La moitié du travail est réalisée. A savoir si la pluie ne tombera pas avant l’heure ? 

Samedi matin : 7h45 sur le chantier. Le temps se tient. C’est reparti. Un ami est venu nous aider. Une paire de bras n’est pas de trop. On met maintenant le gravier. Vient le tour du système de drainage. Ça prend du temps. Le travail est de précision. Il faut caller l’ensemble du dispositif avec une pente de 0,5%/mètre. Il est déjà 13h45. Pause déjeuner.

Samedi 14h30. Deuxième couche de gravier. Film géotextile et terre végétale. Mais le descriptif dit « débarrassée d’éléments caillouteux de gros diamètre ». Obligé d’amener les godets de terre au bord du filtre et de trier à la main. Travail de titans (je pense à Cédric. Pour une fois qu'il n'y est pas...). Le ciel se noircit. On prend un bon grain. La première couche de terre est mise en place. Je peux commencer à faire les allers-retours avec l’engin pour couvrir définitivement ces 30m2. Quelques godets plus tard, c’est le déluge. Dans une dernière remontée épique, je décide de stopper le chantier. On finira tremper jusqu’au os avec une satisfaction mitigée : le filtre est mis en place mais il faudra finir de le couvrir de terre. Il reste deux heures de crédit au compteur de l’engin. On aurait pu finir si… Mon papa me remontera le moral en me disant que l’on a fait du bon boulot vu les circonstances. Décidément, rien n’est jamais simple sur ce chantier !

Un remerciement tout particulier à la famille Rouquette. A Sandrine et Sofia d'avoir laissées leurs hommes quelques heures pour venir nous aider. A Antoine d'avoir amené sa pelle jaune et mesuré comme un chef. A Mathieu pour son courage et sa gentillesse. Et à mon papa.